Arthur Baudon Vernet

28 juin 20201 Min

l’AVC.

Une société coupée en deux. L’hémisphère gauche et droit ne sont pas sortis intacts du trauma.

Apparemment le corps entier fonctionne presque normalement, mais en y regardant de plus près

certaines parties ne fonctionnent plus comme avant.

La majorité a repris son rythme comme si ne rien ne s’était passé, mais certains membres sont restés figés

exclus de la cohue du mouvement, ils n’en n’ont plus besoin.

Ils ont besoin de leur autonomie : littéralement se donner ses propres lois.

Ils n’ont plus envie de courir plus vite, pas besoin de plus que ce qu’ils ont, ne supportent plus cette pollution visuelle et sonore permanente, saturant les sens, leur empêchant de percevoir quoique ce soit.

Leur rythme quotidien n’est pas celui des horloges, ils n’ont pas besoin de pression pour réaliser ce pour quoi ils sont.

Le temps n’a pas de prise sur leur travail puisqu’ils peuvent travailler des heures sans fatigue. Au contraire, avec joie puisque, plus ils travaillent, plus ils se connectent avec leur raison d’être.

Ce confinement a été vécu comme un AVC, le corps entier n’est pas sorti intact.

Certains membres ont retrouvé leurs habitudes, d’autres, (à jamais ?), figé dans leur prise de conscience d’eux même

ne peuvent plus être traité comme partie intégrante de ce tout en agitation permanente qui croit vivre parce qu’il s’excite. Non, vraiment ce corps apparemment uni dans son mode de fonctionnement a vécu un AVC sociétal vous dis-je, certains membres ne peuvent plus obéir aux mêmes lois. Attention, le plus vivant n'est pas celui que l'on croit !

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