Arthur Baudon Vernet

28 mai 20221 Min

Paris, la Touraine et la Drôme.

Mis à jour : 29 mai 2022

Au milieu de verts humides,

la Touraine est un signe de croix.

Une verticale d’arbres, des futs élevés sans vents,

tout y pousse droit même les herbes.

Une horizontale, la Loire qui s’étend, un horizon plat.

L’eau, la terre, le ciel tout parait immobile comme la mort,

sauf le sourire des gens qui y sont heureux,

une courbe qui assouplit

et humanise la rectitude de la croix.

La Drôme sèche au soleil et au vent.

les verts y sont plus secs.

Les vignes au vert tendre,

encore adolescentes,

agitées par le vent tourbillonnant dansent.

les verts plus durs des cyprès,

des pinceaux noirs sur l’horizon.

Une pointe féminine mauve teinte

la mer gris vert des champs de lavande.

Les cerises encore jaunes,

certaines rougissent d’un plaisir brillant

quand elles regardent trop le soleil.

Les platanes décoiffés en permanence

ne cessent d’essayer de retrouver

leur coupe initiale en agitant la tête.

Les étoiles en souffrance de reconnaissance

dans le ciel bien noir débarrassé de lumières artificielles

se poussent du col, à celle qui brillera le plus.

Les choses ne sont pas forcément

plus droites, ni plus carré,

mais chacun y parle sa langue

sans faux accent pour faire comme si.

Le faux semblant des villes n’a pas d’existence.

Ici on est, dès qu’on est né.

La beauté, la variété des sols,

des végétaux, la simplicité, la rudesse, les ondes.

On est en bordure,

pas au cœur de l’influence du pouvoir,

une distance qui permet de recevoir ses effluves

sans en devenir dépendant

comme quand on en est trop près.

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