Les mots « philosophie » et « poésie »
projettent le commun des mortels
dans un autre monde, celui des sachants,
une élite qui pratique un jargon hermétique,
un microcosme qui se nourrit de l’inutile
et dont ils s’excluent eux -mêmes
sauf quand ils en auront le temps.
Ils peuvent aussi considèrer
le poète et le philosophe
comme des « êtres à part »,
«Ah, c’est un philosophe ! » ou
«Oh , lui, est un peu poète, tu sais ! »,
autrement dit, ils planent un peu.
Pourtant les deux cherchent la vérité,
ou plutôt les vérités. Ils collent au réel plus que les autres.
Un Christian Bobin est au contact direct avec le réel,
il cherche le peu de mots juste et nécessaire
qui le saisira pour nous le rendre accessible.
Un Spinoza, un Jung, Platon et autres Bergson
regardent ce qu’il y a sous les étiquettes des mots
quand la plupart d’entre nous se contentent de les lire
ou de les répéter pour essayer de créer un lien utile.
La plupart d’entre d’autres nous s’occupe essentiellement
de ce qui nous sert, eux ne s’intéressent
pas à l’utilitaire, mais au nécessaire.
Rendre intemporel l’éphémère et l’invisible
qui nous entourent
et que nous n'avons plus le temps de voir.
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