Tout bon jazz man a dû s’entrainer,
répéter, connaitre, acquérir une expertise
pour qu’un début de fluidité arrive.
Des automatismes qui vont se transformer en réflexes.
A force de contraintes, d’efforts,
de répétitions, de curiosité,
d’erreurs, une modification profonde s’est opérée.
Son esprit et son corps ont été changé.
Un temps incompressible
a permis de rendre des gestes automatiques,
ou plutôt, a créer des réflexes auparavant inconnus,
qui permettent à l’esprit de s’échapper
de sa volonté de contrôler le corps,
contribuant ainsi à un abandon des deux,
une sorte de dilution
dans les notes de musiques est alors possible.
L’instrument et soi ,
soi et l’instrument ne font plus qu’un.
Ils sont la même chose.
La musique qu’ils produisent ensemble
fait aussi partie d’eux, elle est indissociable.
C’est un tout immatériel
et éphémère d’une densité
et d’une solidité inimaginable.
(On peut remplacer musiques, jazz, notes
par quasiment n’importe quoi
à la condition que l’effet et la cause
soient du même ordre)
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