La beauté fascine autant
qu’elle repousse par la distance qu’elle impose.
Comme une petite musique,
l’air du « c’est trop beau pour moi »
s’invite presque automatiquement
en nous faisant déglutir involontairement.
Quand c’est moche, il faut faire des efforts
pour trouver le beau
et quand on y parvient-il y a une sorte de satisfaction.
Mais quand le beau se livre directement à vous,
aucun effort à faire.
Il faut seulement le voir, seulement s’y abandonner,
l’accepter comme il est pour le recevoir pleinement.
Un paradoxe supplémentaire.
« On n’a rien sans rien », ben là si, c’est donné.
Sans travail, sans effort.
Comment s’abandonner devant le beau ?
On le fait pourtant aisément devant un coucher de soleil,
devant un paysage mais devant un humain du sexe opposé
impossible de lui avouer qu’on la trouve belle,
persuadé de passer pour un pataud
ou un chasseur en quête de trophées.
La belle enveloppe contient
en plus une lettre de haute tenue.
Une tonalité tour à tour espiègle, triste, joyeuse,
violente, érotique, froide, drôle, sure, hésitante.
Dans tous les tons, la fraicheur domine.
Le son de la voix, le sourire
qui occupe toute la largeur du visage
et qui retrousse ses lèvres pour
dévoiler de belles dents blanches.
Les yeux en l’air ou en larmes.
Les lèvres comme des fraises,
les yeux comme un morceau de lagon,
Les cheveux comme des blés emportés par le vent de l’été.
Sans maquillage elle crève l’écran, alors imaginez avec !
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