Le réel existe sans nous, quand nous l’observons,
nous ne percevons vraiment
que ce que nos sens captent de lui,
et ensuite par la reconstruction qu’en fait notre cerveau
nous en avons une interprétation.
L’attention, notre pince à prélever des échantillons de réel
est manipulée parfois avec notre main délicate
qui exécute ce geste pour que ce qui soit pris
n’enlève rien au réel, demeure une ponction légère,
qui permette de conserver la sensation
plutôt que l’objet lui-même.
Mettre sous cloche le parfum de la magnifique rose rouge
plutôt que la rose elle-même, ou parvenir
à ressentir le mouvement de l’air
quand le papillon bat des ailes
plutôt que se risquer à lui briser les ailes en l'attrapant.
Faire une pause, se laver l’œil, faire autre chose
ou ne rien faire, laisser un temps de repos.
Puis entreprendre la restitution.
C’est-à-dire, retrouver la sensation
et la transcrire dans un élan d’abandon,
sans savoir à l’avance ce qui va exactement se passer.
Avec confiance, c’est-à-dire l' acceptation de l’imprévu,
une acceptation du risque
que rien ne se produise ou si peu.
Il ne s’agit pas de copier, ni d’inventer,
mais de révéler au regard une réalité pré existante.
C’est mon job.
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