Je me déplace ou je veux, en haut, en bas, en avant, en arrière
sur les côtés ou le tout mélangé quand je fais une vrille.
Je suis dans le présent, un milieu aquatique où
je peux étirer certains instants élastiques.
C’est liquide comme l’eau, sa densité apparente
dépend aussi de la température.
Les moments chauds paraissent plus courts, les autres,
paraissent long quand ils sont froids.
Puis, ayant étiré au maximum l’instant présent,
le passé va inexorablement l’entourer
d’un léger film de givre pour le figer progressivement.
De liquide, il va peu à peu se transformer en glace.
Ce qui est fait est fait, définitivement fait,
emprisonné tel quel dans la glace de l’histoire.
Plus elle est vieille, plus est solide.
Quand à mon présent liquide, malléable à souhait,
calme en surface agité en profondeur ou le contraire,
il s’étire vers un futur encore brumeux, une vapeur pas bien définis.
Certaines brumes sont plus denses que d’autres sous forme de nuages.
Je devine leur menace sur le champ des possibles,
pourtant un vent venu de je ne sais où peut les dissiper d’un coup.
Plus l’avenir se rapproche du présent plus la vapeur devient liquide.
La température baisse suffisamment, le futur maintenant liquide est bien un présent.
Passé, présent, futur comme l’eau sous forme de glace, liquide ou vapeur.
Toujours le même élément mais qui prend une apparence différente.

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