Les sons, les bruits.
Ceux de la mer seule.
Ceux de la mer sur la coque.
Le vent dans les voiles.
Les bruits de l’allure du bateau.
Les drisses qui scintillent,
l’imprécision nécessaire de la tension des écoutes.
L’arrondit de la voile qui soudain claque sèchement
quand elle se tend comme un arc
à la rencontre de la flèche du vent.
Un léger ballotement comme si la coque de noix
était perdue dans l’immensité d’eau.
Elle ne l’est pas.
Elle suit un cap.
Le maitre à bord sait exactement
où il va et par quel chemin.
L’apparente approximation est bien trompeuse.
Toujours citoyen du monde, peut-être plus.
Pourtant avec deux jambes,
seule la terre ferme est
notre environnement naturel.
C’est peut-être pour ça que c’est indicible,
la mer.
On a quitté notre milieu naturel,
on marche sur l’eau.
On voit les terres de loin comme un avant-gout
de l’astronaute qui observe la terre de son satellite.
La conquête de cet univers liquide tout à la fois
effrayant, fascinant, démesuré, beau,
magnifiquement beau, violent,
extraordinairement violent.
On peut seulement essayer de prévenir
quelle sera son humeur
quand elle adviendra, il faudra la subir.
Cette impuissante évidente est cachée
par la performance sans cesse améliorée
des bateaux et la précision des instruments de bord,
amplifiant l' illusion de la conquête des mers.
Nous n’en connaissons que 10% et même
si nous les avons cartographié au centimètre prés
nous n’en avons qu’un pale impression puisque
la planète est une sphère
et que nous la regardons avec des plans.
Une approximation de plus.
Devant le plus grand que nous,
notre extravagante petitesse se gonfle d'orgueil
préférant toujours l'illusion à la conscience.
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