Nous avons partagé tant de choses
depuis tellement longtemps !
Ce long temps parait soudainement d’une durée si courte !
La durée d’un éphémère, le son d’un claquement de doigt.
Heureusement dans ce temps bref, tu as su semer.
Tu as planté planté, tant d’arbres à Fontbonau,
et autant de graines de toutes sortes qui sont en devenir.
Sacré Jérôme, tu laisses tellement de devenir
que tu ne vivras pas toi-même,
mais que tu donnes à d’autres,
à tes enfants, et ceux qui les suivront.
Tu laisses aussi une empreinte
auprès de ceux qui t’ont connu,
un tatouage indélébile : l'exigence.
D’abord envers toi-même et bien entendu
sur les choses et les autres,
cette discipline t’a permis de toucher
du doigt l’excellence dans bien des domaines.
en tordant la réalité jusqu’à ce qu’elle prenne
la forme de l’idée que tu en avais.
Cette urgence d’agir, comme pour matérialiser
ton angoisse existentielle t’a fait accomplir
une succession d’actions dans des domaines variés
pour toujours aboutir à ce fameux parfait
que tu cherchais toujours à atteindre.
Il y a aussi ce souci de prendre en compte l’autre
quand tu l’embarques avec toi
dans une aventure commune.
Ce souci de l’emmener plus haut
qu’il ne croit pouvoir aller,
parfois en le bousculant, parce que
tu as vu en lui ce que lui n’avait
pas encore vu en lui-même.
Mais ensemble nous irons plus haut
et plus loin, tu le savais.
Cette empreinte est aussi teintée de ton rire,
de tes fous rires, de ton émerveillement devant un lichen,
une vue sur les vignes, comme devant l’effet
produit par le raffinement,
la subtilité et la complexité d’un vin
que tu fais tourner dans ton verre.
L’émerveillement devant une œuvre d’art.
Quand la beauté se manifestait, quel que soit sa forme,
exceptée la musique, elle enchantait tous tes sens,
alors, ton être dans son entier vibrait.
Ta compréhension de la complexité du monde
est déjà un manque, mais ta façon de le questionner
nous est laissé en héritage.
Merci, mon ami.
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