Le paradoxe c’est qu’il faut
un intermédiaire pour se connecter à soi !
On ne peut pas se connecter directement,
sinon on reste seul avec son ego,
mais pour être vraiment avec soi,
il faut toucher le plus grand que soi qui est là,
c’est lui le médiateur,
le seul moyen d’être en rapport avec soi.
Ca peut être l’inspiration pour l’artiste,
si l’inspiration vient du travail de l’artiste lui-même ,
elle ne lui tombe pas dessus en claquant des doigts,
elle arrive, on ne sait comment, ni d’où, ni quand.
Quand elle est bonne on le sait,
mauvaise on ne le sait pas toujours,
mais bonne, c’est-à-dire juste,
elle supprime la distance de soi à soi.
A l’instant où l’inspiration nous transperce,
elle réunit immédiatement les deux morceaux de soi
comme une puissante colle soude deux blocs de marbre,
sans couture visible,
pour constituer un bloc indicible,
inébranlable et totalement poreux au monde.
Ce n’est pas affaire de volonté,
ce n’est pas quand on la cherche qu’elle surgit,
elle arrive dans l’abandon.
Quand on se laisse prendre,
plutôt que quand on veut prendre,
comme si dans cet abandon de soi,
cette perte de contrôle ouvrait une porte
laissant alors entrer un filet de lumière
qui ne peut pénétrer que de cette façon.
La seule clé est
dans cet élan de confiance vers la vie,
ce saut confiant dans un vide
dont on ne voit pas le fond,
dont on n'a pas non pas un espoir
qui serait d’attendre quelque chose,
mais une espérance sans objet,
simplement une confiance dans la vie.
Camus l’a dit de façon très simple :
« Au milieu de l’hiver,
j’ai découvert en moi un invincible été »
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