Ses racines avancent à petit pas,
de tout petit pas pour trouver les nutriments
cachés derrière un roc ou étancher sa soif
dans un filet d’eau perdu,
fuite du cours d’eau du dessus.
Elles contournent ou filent tout droit à la verticale,
tout dépend du sol, les racines
comme les branches de l’arbre
agissent pour voir où est la bonne direction.
Elles osent s’enfoncer dans le sol, pour les autres
il s’agit de grimper dans le ciel sans filet.
A chaque avancée elles s’assurent
qu’elles sont sur le bon chemin, ni trop haut, ni trop bas,
ni trop à droite, ni trop à gauche,
un réglage fin de leur trajectoire.
C’est pour ça que les branches
comme les racines sont tordues.
La ligne droite n’existe pas quand il s’agit de se nourrir,
de se battre pour avoir la quantité
de lumière et d’eau nécessaire
et indispensable pour fabriquer son sang, l’eau de sa vie,
la chlorophylle pour les végétaux,
afin de rendre possible la métamorphose extraordinaire
des rayons du soleil en matière organique vivante :
la plante elle-même.
C’est une merveilleuse machine apprenante
qui modifie sa trajectoire en permanence
en fonction de l’environnement
découvert dans l’air comme sur et sous terre.
Tout ça en restant immobile.
Faire pour voir, voilà comment la plante fonctionne
Les humains sont plutôt dans le voir pour faire.
Élaborer, concevoir des concepts, des modèles,
des processus qu’ils vont ensuite mettre en pratique
pour les confronter à la réalité du monde.
Plus ils auront été sophistiqués,
plus ils auront anticipé les conséquences,
plus ils seront rassurés, mais attention quand l’imprévu,
qui se nourrit du surplus de contrôle,
pointe son nez la confrontation
peut se révéler une catastrophe, un choc
voire un traumatisme.
Alors faire pour voir ou voir pour faire ?
Bilan :
Les végétaux représentent 80%
de la masse du vivant sur terre,
les animaux 4% ,
parmi lesquels les humains représentent 5%.
sans oublier les 16% restant constitués de champignons,
virus et bactéries qui eux aussi "agissent "pour "voir"..
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