L’occupation systématique
et permanente de son corps et de son esprit
peut étourdir sa conscience.
Le travail, les occupations ménagères,
les rencontres, travail, sorties, travail, cocktails,
inaugurations, travail, déjeuners, visites,
invitations, diners, travail, vacances,
travail, voyages. Peurs du lendemain,
anticipations cauchemardesques
ou euphoriques de l’avenir.
Vouloir faire coller le monde
au fantasme que l’on en a.
Nourrit des clichés d’une vie réussit
qui correspond à une carte postale
de couchers de soleil de cinéma
finalement toujours moins beaux
que ceux que l’on a devant les yeux
si on les regarde vraiment,
en s'y laissant absorber.
Une agitation permanente,
sans avoir une minute à soi,
nous éloigne de notre conscience.
Illusionné par tant d’activités,
agir pour agir nous entraine
dans un monde d’automatismes
qui aspire le peu de conscience disponible
dans le vide de ses interstices.
Fier d’avoir d’occupé chaque seconde
des 24h00 écoulées,
le sentiment d’avoir vécu ce jour
comme le dernier m’ébloui moi-même !
Satisfait ! J’ai fait tout ce que je pouvais faire,
même un rien n’aurais pas eu sa place,
tant j’ai occupé
chacune des 86 400 secondes de la journée !
Aucun imprévisible n’est venu bousculer mon agenda.
La performance, la productivité,
l’organisation nécessite une mesure
et non pas une dérive sans fin.
Ce bouillonnement d' agitation
transforme la conscience en vapeur,
sans substance, la vie devient alors
une succession d’illusions
souvent suivis de déceptions.
Plus l’agitation est grande
plus la conscience est comme ébouillantée.
Et alors me rétorquera-t-on ?
Rien,.
Quant à moi, je préfère vivre ma vie
accompagnée de ma conscience.
Elle me fait percevoir des sensations,
me nourrit de connaissances
auxquelles je n’aurai pas fait attention sans elle,
m'autorise le pas de côté
que je n'aurais pas fait sans sa présence.
Elle est la fondation
qui m'aide à "cultiver mon désir de devenir".
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