Quand une personne qui me touche meurt,
même si je ne la connaissais pas,
elle pouvait être connu, par exemple,
je pense à elle pendant plusieurs jours
après la date de sa disparition.
Qu’est-ce que j’ai vécu depuis qu’il n’est plus là ?
Qu’est ce j’ai vécu qui vaille la peine,
qui vaille la joie de vivre ?
Alors j’écoute mon souffle et je prends conscience
de mon corps dans sa totalité.
Mon corps vivant témoigne de la vie,
quelles que soit les difficultés, les problèmes,
les déceptions, les hontes, les humiliations,
les solitudes, les petits et les grands plaisirs,
les choses nouvelles découvertes , les rencontres,
les tristesses, les amours, les joies,
les surprises bonnes et mauvaises.
Une oscillation entre des sensations paradoxales
qui usent la vie comme la corde du puit
s’effiloche à force de remonter des seaux d’eau.
Elle vit aussi, elle n’est pas enroulée
dans un coin sans servir comme
ces top beaux verres de cristal rangés
dans l’armoire vitrée dont on ne se sert jamais.
La corde du puit éprouve la vie, le soleil la brule,
la pluie la détrempe, le vent la cogne contre le mur,
le froid la durcie, le chaud l’étire.
L’effort de traction quand le seau
est plein la tend,
la vitesse quand on jette le seau dans
le puit la décoiffe.
Elle est bien vivante,
elle vibre sur la poulie et dans les mains du puisatier.
Vive la vie !
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