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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

La douleur de l’aube.

Dernière mise à jour : 16 oct. 2020

Traverser l’enfer avec joie, c’est marcher pieds nus

sur des braises que l’on ne voit pas brûlantes

mais plus un pied chasse l’autre

plus la chaleur des charbons incandescents

pique, pince, mord,

pour finir par tordre de douleur

nos pieds tellement fragiles.

Et pourtant, il faut avancer. Le recul est impossible.

L’arrêt rend la douleur plus intense encore.

Il faut absolument regarder devant vers le noir.

Le bout du tunnel n’est pas encore visible,

la douleur s’accumule à chaque nouveau pas.

On croit s’y être habitué puisque

qu’on finit par ne plus la ressentir.

Elle est tellement forte qu’elle a saturé

notre capacité nerveuse.

Nos nerfs ne font plus la différence entre le chaud,

le très chaud,le brûlant, le mordant ou

le lent déchiquetage de la chair

lorsque les flammes la dévorent.

La douleur maximale est atteinte,

le cran de plus n’existe pas.

C’est de la douleur, c’est tout.

Tout est douleur, les sens en sont anesthésiés.

Cette souffrance omniprésente capte leur attention

incapables de réagir à d’autres stimuli.

Pourtant, à un moment, une petite lueur apparaîtra.

Effectivement, le ciel est au plus noir avant l’aube.

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