Traverser l’enfer avec joie, c’est marcher pieds nus
sur des braises que l’on ne voit pas brûlantes
mais plus un pied chasse l’autre
plus la chaleur des charbons incandescents
pique, pince, mord,
pour finir par tordre de douleur
nos pieds tellement fragiles.
Et pourtant, il faut avancer. Le recul est impossible.
L’arrêt rend la douleur plus intense encore.
Il faut absolument regarder devant vers le noir.
Le bout du tunnel n’est pas encore visible,
la douleur s’accumule à chaque nouveau pas.
On croit s’y être habitué puisque
qu’on finit par ne plus la ressentir.
Elle est tellement forte qu’elle a saturé
notre capacité nerveuse.
Nos nerfs ne font plus la différence entre le chaud,
le très chaud,le brûlant, le mordant ou
le lent déchiquetage de la chair
lorsque les flammes la dévorent.
La douleur maximale est atteinte,
le cran de plus n’existe pas.
C’est de la douleur, c’est tout.
Tout est douleur, les sens en sont anesthésiés.
Cette souffrance omniprésente capte leur attention
incapables de réagir à d’autres stimuli.
Pourtant, à un moment, une petite lueur apparaîtra.
Effectivement, le ciel est au plus noir avant l’aube.
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