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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

La durée de vie inimaginable de la fleur et du papillon.

Plus je me rapproche de ma réalité,

c’est-à-dire mon rapport au monde.

Plus j’écoute mes émotions,

plus j’ai l’impression,

de me débarrasser d’une peau

qui m’alourdissait,

mais surtout d’être en rapport

avec le « vrai » réel.

Je n’ai pas besoin de jouer de jeux,

de forcer la voix pour me faire entendre.

J’écris c’est tout.

Sans jeux et sans je,

car même si j’utilise « je »

je ne parle pas de moi,

mais de mon rapport au monde.

L’écrit ou la photographie

sont un moyen de restituer ce rapport.

Je suis à l’opposé d’Icare

qui veut se rapprocher du soleil,

au contraire c’est en me recroquevillant

de plus en plus densément,

en explorant mon être le plus

profondément possible que je déploie mes ailes.

Je me métamorphose en fleur

et plus j’explore, plus mes pétales s’ouvrent,

se déploient, tombent et se multiplient.

Chaque pétale est un feuillet écrit,

qui une fois achevé peut tomber ou s’envoler.

Il est seul, il n’est plus rattaché au noyau.

Il est indépendant, autonome, suffisant.

Il est trace, effluve du vivant.

Il mène sa propre vie

sans que la source ait quelque chose à redire.

Il s’éteindra aussi,

mais s’il devient source lui-même, alors

il transmettra indéfiniment.

C'est ce que fait l'éphémère,

elle ne vit qu'un journée,

mais existe depuis 400 millions d’années.

Ellle est pas belle, la vie ?




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