Ne pas vouloir systématiquement
avoir raison,
ne pas vouloir prendre.
Laisser son ego se dissoudre
dans le monde afin de devenir transparent.
Être pris.
Parvenir à s’abandonner suffisamment pour recevoir.
Évidemment sans calculs,
sinon cela reviendrait encore à se déguiser.
Alors que le poète n’a pas besoin d’artifices,
il ne fait que restituer ce que le monde lui donne.
Pourtant, le monde le donne à tout le monde.
Chacun reçoit ses 24h par jour, comme la lumière du soleil,
mais seulement les poètes ont le regard
et le pas de côté nécessaires
pour vraiment apprécier ce cadeau.
Chaque poète a ses qualités pour restituer ce qu’il a reçu.
Son art, car le poète est bien entendu un artiste,
peut-être hermétique comme flamboyant,
discrétionnaire comme populaire, abscons, figuratif.
Son art existe par sa nécessité d’être.
Sa façon de transformer
ce qu’il a reçu ne dépend finalement
pas complètement de lui non plus,
et bien entendu la façon
dont on percevra son art
ne dépend pas non plus de lui.
Trois conditions cependant :
- Le regard et le pas de côté dans une.
- Dans la deuxième, sa façon de restituer.
- Enfin, la façon dont il est reçu par les autres, son public.
Finalement, aucune des trois ne dépend totalement de lui.
Et, heureusement,
sinon ce serait un "business" comme un autre, d’être un poète..
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