Rendre compte d’une réalité,
ou plutôt de notre perception de la réalité,
qu’il s’agisse d’une chose entendue,
vue, ou seulement entre-aperçue,
mais qui a mordue notre esprit,
exige un certain regard, ou plutôt une attention.
Comme une concentration de nos sens,
tous dirigés sur la chose.
Cet effet « loupe » va précipiter
tous les rayons de soleil disponibles
sur ce point minuscule pour embraser cette chose.
Une fois cette chose vue,
il faut maintenant la retranscrire,
mais pas à la manière d’un scanner.
Il ne s’agit pas tant de techniques
que de parvenir à tisser des liens
qui n’ont souvent rien à voir
directement avec le sujet.
Comme Lebrun n’arrivant pas
à portraitiser le Chancelier,
ayant lu un article à son sujet
pour aussitôt lui répondre :
« Votre portrait est fait, je n’ai plus qu’à le peindre ».
Il avait trouvé l’angle d’attaque
pour que sa restitution
de la réalité soit la plus proche
de sa perception,
ce n’est pas tant ce qu’il avait compris en lisant,
mais ce qu’il avait lu
lui avait permis d’établir
un nouveau lien invisible jusqu’alors.
De cet impact,
un éclat avait surgi pour éclairer une zone inconnue.
Il n’avait plus qu’à s’exécuter,
il avait trouvé l’angle d’attaque
pour briser le diamant,
pour en faire jaillir l’éblouissement,
imposant de chausser
sur le champ des lunettes noires,
bien noires pour ne pas être ébloui
par le flash de la lucidité toute nue dévoilée.
C’est peut-être ça être artiste ?
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