La beauté fascine, elle attire autant
qu’elle repousse par la distance imposée.
Une petite voix chante l’air du
« C’est trop beau pour moi »
nous faisant déglutir involontairement.
Quand c’est moche, il faut faire des efforts
pour trouver la beauté
et quand on y parvient,
parce qu'on a trouvé l'autre ordre
dont fait partie cette beauté.
Il y a une sorte de satisfaction.
Non, une fierté et un sourire.
Mais, quand le beau se livre directement à vous,
aucun effort à faire, il est une évidence.
Il faut seulement l’accepter comme il est,
pour le recevoir pleinement.
Immédiatement surgit la voix de l’effort :
« On n’a rien sans rien! »,
Ben, là ,ci,, c’est donné.
Sans travail, sans effort.
Comment s’abandonner devant le beau ?
On le fait pourtant aisément
devant un coucher de soleil,
devant un paysage, mais devant un humain
impossible de lui avouer qu’on le trouve beau,
persuadé de passer pour un pataud.
La belle enveloppe contient
en plus une lettre de haute tenue.
Une tonalité tour à tour espiègle, triste,
joyeuse, violente, érotique, froide,
drôle, sure, hésitante,
sincère et pourtant vrai.
La beauté n'est pas que vue,
elle convoque autant l'esprit que les sens.
Dans tous les tons, la fraicheur domine.
Le son de la voix, le sourire
qui occupe toute la largeur du visage
et qui retrousse ses lèvres
pour dévoiler de belle dents blanches
même quand elles sont jaunes.
Les yeux en l’air ou en larmes
Les lèvres comme des fraises,
les yeux comme un morceau de lagon,
Les cheveux comme des blés
emportés par le vent de l’été.
Finalement, ce n'est pas tant
ce qu'on voit qui compte
mais la façon dont on éclaire
notre regard pour voir la beauté.
Elle née peut être d'une cause intérieure,
comme le bonheur ?
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