C’est un problème de perception du temps.
Jeune, rien ne va jamais assez vite,
les plus vieux que soi représentent tout à la fois,
un idéal à atteindre et un obstacle à franchir.
Jeune adulte, nous pensons
et espérons suivre certains ainés
comme mentor ou/et bien prendre leur place.
Dans les deux cas, ils sont encore là.
Soudain plus vieux, pas encore vraiment conscient,
notre esprit, mais surtout notre corps,
par de légers détails
nous rappelle notre âge véritable.
Petit à petit, plus les rappels se multiplient,
plus nous commençons à regarder dans le rétroviseur.
Plus vieux encore, l’espace-temps
dans le reflet du petit rectangle
nous parait bien plus grand que celui
que nous voyons à travers le vaste pare-brise
dorénavant incapable de regarder au-delà
de ce mur de verre.
Pourtant cela n’a rien avoir avec la vue, mais avec
notre conception du temps
et surtout du nôtre, ce bref moment
qu’est la durée de notre vie, depuis son début.
PS:
Certains, sans âge vraiment définis, n'utilisent jamais
le rétroviseur et se sont même débarrassés
du pare-brise pour regarder la route
et le paysage sans écran.
Parfois, pendant un instant, ils ferment aussi les yeux
pour mieux percevoir la caresse de l'air
sur la peau de leur visage
pour vraiment se rendre compte
qu'ils sont bien vivants.
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