Ne jamais, jamais, jamais rien attendre des autres.
Donner, donner, donner, sans retenue
ce que vous avez en vous
sans rien attendre en retour
est un chemin tortueux,
douloureux car on a l’impression
de tout donner tout le temps
et de ne jamais rien recevoir en retour.
On en veut à la terre entière,
non pas à la Terre, la pauvre,
mais à tous ces humains,
nos semblables qui ne voient rien,
n’entendent rien, ne comprennent rien
puisqu’ils ne réfléchissent pas.
Réfléchir,
c’est entretenir un dialogue avec soi,
pas avec « moi ».
Et quand on dialogue avec soi la discussion
est limpide, franche,
sans complaisance et sans acrimonie
et quand on est là, on a qu’une envie,
c’est que tous les autres « expérimentent » cette relation.
Car être en contact avec soi,
et encore un fois pas avec « moi »,
est du domaine de l’esprit , certes, mais aussi du corps.
On le ressent dans sa chair,
dans sa peau qui devient chair de poule,
dans ses poils qui ont des érections,
dans ses yeux qui floutent quand remplis de larmes,
dans ses poumons qui perdent l’air
et dans son cœur qui s’affole dans un rythme inconnu.
Cette connexion entre le monde extérieur
et soi devient fluide.
Tout est là, à portée de la main,
celle de chacun, pas besoin d’avoir le bras long.
Quand on l’a touché, il y a un avant et un après.
L’attention pour rencontrer
sa conscience qui va vous faire
péter à la gueule la beauté
et l’horreur de la réalité
est un effort désagréable,
mais une fois ce travail d’épuration
effectué vous allez voyager
dans un pays de clarté où la lucidité,
c’est-à-dire la recherche de la vérité,
devient la source de lumière principale.
Vivre dans un monde sans cesse renouvelé
par votre attention,
et par vous-même qui évoluez chaque jour,
voire chaque seconde,
en perdant des cellules,
en en créant d’autres,
par votre curiosité et votre appétence de connaissances,
innovant avec des connexions
neuronales inconnues la veille
et bien entendu en vous nourrissant
de rencontres nouvelles
avec la nature et vos semblables.
Une vis sans fin, un mouvement perpétuel.
Bref, « le désir de devenir » devient un combustible
nécessaire et suffisant
pour créer un royaume
dont vous êtes le roi à jamais :
« devenir »
qui s’éteindra dans l’éternel mouvement de la vie.
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