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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Le sablier de la vérité.

Sans bouger, on devine plutôt

qu’on ne le ressent l’engloutissement

à peine perceptible dans les sables mouvant.

En bougeant, ne serait-ce que la

troisième phalange du petit doigt

la morsure des milliers de grains de sables

devient immédiatement douloureuse.

Faire, ou ne rien faire ?

Prisonnier des mailles du filet d’acier

qui se resserrent de plus en plus pour former

une barrière sans aucun interstice et finir étouffé.

Je bouge.

Mes mouvements sont là pour me confirmer

que je suis vivant, je vois mes mains, mes pieds,

mes jambes, mon ventre.

Je suis bien vivant, mais pour quoi faire ?

Le mouvement ne peut que me fracasser

sur les mailles du filet devenu un mur de fer

Ou m’étouffer dans les profondeurs du trou

sans fin des sables mouvants.

Au début, comme une mouche prisonnière du verre de lait,

je me suis agité ne sachant pas que faire d’autre,

mais je ne suis pas une mouche, il ne s’agit pas de lait.

Plus je m’agite, plus je coule,

plus le temps s’étire plus je m’enfonce

le noir domine malgré le ciel bleu et les rayons

bien chaud d’un soleil du Sud.

Enfermé dans un labyrinthe ou un choix entraine

la fermeture définitive d’un pan entier de possibles,

réduisant les options, pour quelle dernière sortie ?

Que faire de cette énergie, cet élan de vie ?

Celui qui a un pourquoi n’a pas besoin de comment.

Il me manque le pour et le quoi.

Je sais qu’il ne viendra pas de l’extérieur,

il n’y a que moi pour le trouver.

Comme disait l’autre, il faut perdre sa vie pour la sauver.

Enfin marcher dans la confiance et l’abandon.

Je sais que je perçois du monde des signes

que d’autres ne perçoivent pas.

Je sais que j’ai une capacité à retranscrire

ces perceptions par l’écrit, la photographie.

Je sais que je permets à d’autres d’ainsi mieux voir

une part de la réalité qui leur échappe

La surface et la profondeur de mes sensations

sont décuplés quand je les écris,

Alors, je sais que je suis dans une vérité.




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