Sans bouger, on devine plutôt
qu’on ne le ressent l’engloutissement
à peine perceptible dans les sables mouvant.
En bougeant, ne serait-ce que la
troisième phalange du petit doigt
la morsure des milliers de grains de sables
devient immédiatement douloureuse.
Faire, ou ne rien faire ?
Prisonnier des mailles du filet d’acier
qui se resserrent de plus en plus pour former
une barrière sans aucun interstice et finir étouffé.
Je bouge.
Mes mouvements sont là pour me confirmer
que je suis vivant, je vois mes mains, mes pieds,
mes jambes, mon ventre.
Je suis bien vivant, mais pour quoi faire ?
Le mouvement ne peut que me fracasser
sur les mailles du filet devenu un mur de fer
Ou m’étouffer dans les profondeurs du trou
sans fin des sables mouvants.
Au début, comme une mouche prisonnière du verre de lait,
je me suis agité ne sachant pas que faire d’autre,
mais je ne suis pas une mouche, il ne s’agit pas de lait.
Plus je m’agite, plus je coule,
plus le temps s’étire plus je m’enfonce
le noir domine malgré le ciel bleu et les rayons
bien chaud d’un soleil du Sud.
Enfermé dans un labyrinthe ou un choix entraine
la fermeture définitive d’un pan entier de possibles,
réduisant les options, pour quelle dernière sortie ?
Que faire de cette énergie, cet élan de vie ?
Celui qui a un pourquoi n’a pas besoin de comment.
Il me manque le pour et le quoi.
Je sais qu’il ne viendra pas de l’extérieur,
il n’y a que moi pour le trouver.
Comme disait l’autre, il faut perdre sa vie pour la sauver.
Enfin marcher dans la confiance et l’abandon.
Je sais que je perçois du monde des signes
que d’autres ne perçoivent pas.
Je sais que j’ai une capacité à retranscrire
ces perceptions par l’écrit, la photographie.
Je sais que je permets à d’autres d’ainsi mieux voir
une part de la réalité qui leur échappe
La surface et la profondeur de mes sensations
sont décuplés quand je les écris,
Alors, je sais que je suis dans une vérité.
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