Il faut bien avoir une failure
pour laisser entrer la lumière.
J’ai une irrésistible envie de rester immobile
et de me laisser porter par le temps,
sur son tapis volant, invisible bien sur,
qui nous emporte pourtant tous et à la même vitesse.
Une vitesse qui ne varie jamais,
pourtant certains paysages défilent plus
rapidement que d’autres,
certaines situations nous paraissent
plus denses quand d’autres sont insupportables.
Qu’il vente ou qu’il pleuve,
le tapis volant du temps se déplace impassible à sa vitesse.
C’est donc nous qui interprétons.
Incapable d’apprécier les choses telle
qu’elles sont, nous voulons mieux, toujours.
Ce véritable handicap est intrinsèque
à notre substance d’être humain et il agit en permanence.
Cette incorrigible envie de transformer le monde
pour qu’il devienne tel que nous pensons
qu’il devrait être nous tourmente sans cesse.
Sculpter le monde est l’affaire d’une vie voire
de plusieurs générations.
Plus le tapis vole moins les rêves suffisent,
il faut pouvoir les palper.
Il faut que la réalité soit à la hauteur du virtuel fantasmé
et quand ce n’est pas possible dans cet ordre,
on parvient même à créer un monde virtuel
dans lequel on peut alors s’immerger,
comme dans un bain d’eau de rose.
On ne sait jamais dire stop, ça suffit !
Seulement « toujours plus » et « encore ».
Comme si notre état de conscience
du réel faisait aussi partie d’un rêve.
Pourtant c’est écrit depuis plus de 2 000 ans
sur le temple d’Apollon à Delphes :
« Connais toi-même » et « rien de trop »,
à croire que personne ne l’a jamais lu.
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