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  • Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Le Trio

C‘est comme une farandole de lettres

virevoltant dans une boule magique de Noël.

Notre esprit réunit les lettres, en fait des mots,

les assemble pour donner un « sens ».

Un mouvement, un ballet continue.

Un cocktail.

La sonorité des mots est presque perceptible dans la tête.

Ils commencent à exister.

La formulation dans la tête

et la vitesse d’écriture de la main se synchronisent.

Enfin la main peut transcrire sans frénésie la pensée

avec les mots choisis.

Allegro.

Curieusement vient un temps d’appauvrissement.

Les mots se font rares, c’est plus monotone.

La fulgurance du début, cette urgence d’écrire, se calme.

Ce ralentissement est moins propice

à l’arrivée de nouveaux mots.

La pensée est passée et a laissé une trainée de flou.

Puis , à nouveau un mot en appelle un autre.

Ensemble ils créent une idée, une image.

Coller à la justesse de la pensée,

Une agitation, puis une ébullition cérébrale

est à nouveau en route.

Elle menace à tout instant de perdre le fils de la pensée.

Ecrire X plutôt que Z et soudain surgit A qui entraine C.

Ca va trop vite, à peine le temps de commencer

à écrire le début d’un mot qu’un autre surgit.

Presto con Fuego.

Il faut stopper, retrouver la synchronisation

entre le cerveau et la main.

Trouver le bon assemblage.

Au bout d’un certain temps, on remarque

que ce n’est plus le cerveau qui formule les mots

mais la main qui a établi une liaison

directe avec le réservoir à idée du cerveau.

Allegro.

C’est une connexion entre les doigts et le cerveau.

La main a pris le dessus,

c’est elle qui cherche et trouve les mots.

Je le vois bien.

Ma main écrit sans moi.

Je peux presque penser à autre chose en même temps

elle travaille toute seule, elle n’a pas besoin de moi.

Et parfois j’arrive à m’infiltrer comme si j’insérais

une note ou une pause dans la partition

en train de s’écrire.

Je n’interromps pas, je » m’interstice ».

Nous sommes donc au moins trois à créer.


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