Qui aime bien châtie bien !
Un combat contre son corps pour le réparer.
Une communion solidaire avec la nature,
pas celle que l’homme aménage pour l’homme.
Celle des loups qui tracent des pistes
que l’homme va préférer emprunter
car elles sont finalement moins dures
que celles que proposent
le végétal ou le minéral .
Les ronces qui transforment notre
épiderme délicat en crevasses rouges
quand ils nous ont déchirés la peau.
Les cailloux qu’ils soient de formes rondes
ou en lames, les premiers nous font tomber
quand on roule dessus, les autres procurent
le même effet en nous hachant les mollets.
La nature nous invite alors à chuchoter
plutôt qu’à crier, sauf contre nous-même.
Tellement grande, notre petitesse lui saute
à la gueule, sans intention particulière
de nous rabaisser, elle n’est pas de cet ordre.
Elle est, nous sommes.
La plénitude de l’une n’a pas du tout
la même fragilité que notre finitude.
Et quand la rencontre avec nos semblables est inévitable,
le chuchotement s’impose en mots dits avec parcimonie.
La parole est rare, mais juste, puisqu’il y a peu à dire.
Il y a plutôt à entendre le furtif de l’aile de la chouette
qui tranche une part de la nuit.
la musique de l’eau de pluie qui fait scintiller
le vert de la feuille en la caressant.
Il y a plutôt à synchroniser notre cœur au rythme
puissant de l’eau quand elle est rivière et à s’y fondre
quand nos larmes d’eau et de sel
se mêlent à celle de l’océan.
Il s’agit du rétablissement d’un véritable ordre des choses
Le héros pense fuir alors
qu’il est au contact du réel, nous le fuyons.
Il parait spécial, singulier,
mais c’est nous qui sommes étiquetés,
calibrés par docilité ou par peur.
Il y a pourtant plus de raison d’avoir peur de l’homme
que du loup ou du boeuf.
Regardez dans le rétroviseur de l’Histoire, et vous verrez
Merci d'avoir rendu visible un souffle poétique.
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