Il était une fois une planète
avec 100 pays différents. Un minuscule microbe
100 fois plus petit qu’une bactérie
s’était vite répandu sur la planète toute entière.
Personne ne le connaissait
et certains habitants en le rencontrant mourraient.
Au fur et à mesure de sa propagation,
tous les rois les uns
après les autres ont ordonné à leurs sujets
de rester enfermé chez eux.
Tout le monde a obéi. Puis, en fonction de la situation de chaque pays,
les rois, les uns après les autres ont ordonnés
à leurs sujets de sortir
et tout le monde est sorti.
Les peuples étaient dociles, mais jusqu’à quand ? Et puis, ils ne savaient même
plus pourquoi ils avaient été enfermés. À cause du microbe bien sûr.
Non, non, à cause d’un engorgement possible des hôpitaux
pour être sûr de pouvoir soigner tout le monde, au cas où. « Le principe de précaution »,
par rapport à quelque chose qu’on ne connaît pas. Sur cette drôle de planète,
le principe de précaution fonctionnait
aussi sur des choses qu’on connaît.
Par exemple, les éclipses du soleil par la lune.
Dans ce cas, au lieu de profiter de l’occasion
rare de l’alignement, terre, lune et soleil et d’expliquer
aux élèves le phénomène impressionnant
de la lune qui remplace progressivement
le soleil pour l’occulter totalement,
les écoles fermaient leurs rideaux,
mettaient les enfants dans les classes
et leur interdisaient
de regarder dehors pour éviter
que le soleil ne leur brule les yeux. Quels drôles d’habitants!
Ils se protègent face à ce qu’ils ne connaissent pas
comme devant ce qu’ils connaissent.
Surtout ne prendre aucun risque. Les habitants avaient perdu de vue
que dès que la vie apparaît,
on est sûr qu’elle va disparaître, un jour.
On ne sait pas quand,
mais toute vie porte la mort.
Le fait de vivre est un risque. Ils l’avaient occulté
et ne supportaient
plus l’idée que l’on pouvait mourir. C’est pourtant bien parce qu’une vie ne dure pas,
qu’elle a tellement de valeur.
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