Au milieu de verts humides,
la Touraine est un signe de croix.
Une verticale d’arbres, des futs élevés sans vents,
tout y pousse droit même les herbes.
Une horizontale, la Loire qui s’étend, un horizon plat.
L’eau, la terre, le ciel tout parait immobile comme la mort,
sauf le sourire des gens qui y sont heureux,
une courbe qui assouplit
et humanise la rectitude de la croix.
La Drôme sèche au soleil et au vent.
les verts y sont plus secs.
Les vignes au vert tendre,
encore adolescentes,
agitées par le vent tourbillonnant dansent.
les verts plus durs des cyprès,
des pinceaux noirs sur l’horizon.
Une pointe féminine mauve teinte
la mer gris vert des champs de lavande.
Les cerises encore jaunes,
certaines rougissent d’un plaisir brillant
quand elles regardent trop le soleil.
Les platanes décoiffés en permanence
ne cessent d’essayer de retrouver
leur coupe initiale en agitant la tête.
Les étoiles en souffrance de reconnaissance
dans le ciel bien noir débarrassé de lumières artificielles
se poussent du col, à celle qui brillera le plus.
Les choses ne sont pas forcément
plus droites, ni plus carré,
mais chacun y parle sa langue
sans faux accent pour faire comme si.
Le faux semblant des villes n’a pas d’existence.
Ici on est, dès qu’on est né.
La beauté, la variété des sols,
des végétaux, la simplicité, la rudesse, les ondes.
On est en bordure,
pas au cœur de l’influence du pouvoir,
une distance qui permet de recevoir ses effluves
sans en devenir dépendant
comme quand on en est trop près.
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