L'entrepreneur, le politique,
l’artisan vont utiliser le temps,
chaque heure, comme la marche
d’un escalier pour parvenir au dernier étage:
leur objectif.
Moins il y aura de marches,
plus l’objectif sera atteint rapidement
et plus ils seront satisfait
pour aussitôt se fixer un autre objectif
et commencer une nouvelle ascension.
En montant une seule marche
du nouvel escalier
ils s'élèveront d'un étage de l’ancien,
c'est l'expérience qui fait ça.
Avant de grimper, ils savent
où est le dernier étage
et comment l'atteindre.
L’artiste n’a pas le même rapport au temps.
Il ne sait ni ou ni comment.
Le temps, ou plutôt la durée
n’est pas un moyen,
mais un matériau intrinsèque de sa création.
L’artiste ne le maitrise pas.
Il peut passer des heures à observer
ce qui l’entoure et durant son observation
ne sait pas ce qu'il en fera,
ou durant une demi-seconde remarquer
un détail insignifiant.
Le soir, le lendemain,
plusieurs jours ou mois plus tard,
après un temps de maturation
qui ne dépend pas de lui non plus,
il restituera au travers du média choisi l’empreinte
que cette demi-seconde lui aura laissé.
Ou peut-être une chose entr’aperçu sera
la source de son film,
de sa nouvelle sculpture
de son tableau.
Et sera réalisé en quelques secondes
s'il s'agit d'un dessin,
en plusieurs mois en sculptant un rocher
ou plusieurs années en écrivant un livre.
Le temps de l’observation,
de la maturation, de la réflexion
et de la restitution,
comme une sorte de valse à quatre temps.
Les quatre pouvant durer de quelques secondes
à plusieurs années, ne jouant jamais le même air..
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