Devient ce que tu dois devenir, certes.
Souvent on se donne beaucoup trop de mal pour affirmer qui on croit être.
Comme cette silhouette sur un tableau avec ses contours
pour bien la marquer et ne pas la confondre avec le décor.
Comme pour signifier : « le décor c’est une chose, moi c’en est une autre ».
Voilà c’est ça, on me voit bien.
Mon intérieur est bien dissocié de l’extérieur par le trait du pinceau.
C’est bien moi, là.
Et si pour devenir ce qu’on est, c’est-à-dire vivant pleinement vivant
pas seulement en survie mais vivant.
Ne fallait-il pas commencer à effacer ce trait, ce contour.
Pas d’un coup bien sûr, sinon on disparaitrait totalement dans le paysage.
Mais délicatement, doucement, lentement comme la technique du sfumato
qui rend tellement vivant le personnage du tableau.
Il devient pleinement lui, puissant, présent et pourtant ses contours sont invisibles.
Il y a comme une porosité entre le personnage et le reste du décor.
Et si c’était ça devenir ce qu’on doit être
Une symbiose avec le milieu par un effacement de ses frontières.
Etre nourri par la paysage et nourrir soit même le tableau.
Sans que l’on sache vraiment qui nourrit qui.
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