Les pensées naissent entre les mots,
à cause de leur imprécision,
l’espace ainsi libéré
par l’incomplétude de leur sens
permet à la pensée
de s’immiscer dans le vide apparu.
Le mot n’arrive jamais
à désigner totalement et exactement
ce qu’il est censé nommer.
Sauf pour les mots de services,
ceux du « dire » comme « table »
par exemple,
ou ceux qu’utilisent les spécialistes
qui ont inventé un langage associé à leur expertise.
pour désigner exactement et totalement,
qui une maladie pour un médecin,
comme « endométriose »,
un boulon pour un industriel,
celui de « bridage »,
un mot pour un informaticien,
comme le « bug »,
une durite pour un garagiste,
celle avec sa « tresse extérieure en inox »,
une pièce de viande pour un boucher,
comme « l’ araignée, le merlan sans oublier la poire »,
un champignon pour un pharmacien,
comme le Comprinus Comatus et pas chevelu,
une équation pour un mathématicien,
comme celle de Dirac ou encore 1+1= 2
Dans le langage du « dire » et de l’expert,
les pensées n’ont d’ailleurs pas de place.
puisqu’il s’agit de qualifier
avec la plus grande précision possible
afin d’écarter toute « interprétation » possible.
« L’interprétation », le berceau même d’une pensée.
Quand la pensée est bien vivante,
elle engendre souvent un désir,
c'est bien pourquoi le langage
qui donne vie à la pensée, « est » commencement.
Qu’il s’agisse d'un amour comme d'une guerre.
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