Arthur Baudon Vernet

7 déc. 20222 Min

J'ai choisi le soleil.

Apporter une ou des solutions

à un ou des problèmes complexes

avec une grande certitude de réussite

est une équation impossible.

Tout contrôler, tout maitriser.

Hubris de l’homme !

Aujourd’hui avec le principe de précaution

comme épée de Damoclès,

notre capacité exponentielle à accumuler des datas,

les puissances phénoménales de calculs à notre disposition,

les modélisations sophistiqués avec des algorithmes,

l’exploration d’une autre réalité

avec l’IA et le Deep Learning,

les progrès technologiques d’observation

de l’espace ou de notre cerveau.

Nous avons à notre disposition des outils

et des moyens considérables,

mais plus nous en avons,

plus les problèmes se complexifient

et plus nous avons besoin de spécialistes

de plus en plus pointus

dans un domaine de plus en plus étroit

et plus une compréhension holistique s’évapore.

Chacun ne voyant qu’un coté de la sculpture,

personne ne pouvant la voir dans sa globalité.

A l’image de notre cerveau

qui ne fonctionne pas du tout comme

un algorithme en explorant

tous les chemins possibles.

Mais notre cerveau fonctionne

avec des « heuristiques ».

Pour prendre une décision

nous allons puiser dans la mémoire

de nos expériences vécues

pour comparer avec la situation en cours

et, sans forcément développer

un raisonnement de bout en bout,

nous déciderons en faisant des raccourcis.

Quand je vais vous serrer la main,

mon cerveau ne va pas calculer la vitesse,

l’angle et la trajectoire de ma main

pour prendre la vôtre,

il y a une approximation nécessaire

et dans 99,9999% des cas, au moins,

nous allons nous serrer la main sans difficultés.

Nous sommes persuadés de pouvoir tout contrôler

et refusons l’approximation.

La probabilité d’erreur acceptable diminue

au fur et à mesure que nos modèles de prédiction

se complexifient,

alors que plus ces modèles sont sophistiqués

plus la marge d’erreur augmente..

Décider c’est agir sans savoir,

choisir c’est agir en sachant à l’avance.

Et nous pensons, voudrions ou rêverions

de vivre dans le « choix »

alors que nous sommes et serons

dans la « décision » puisque plus on connait

plus on se rend compte qu’on ne sait rien.

Rien de nouveau sous le soleil...

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