Arthur Baudon Vernet

14 août 20221 Min

Le flow de la lucidité.

Rendre compte d’une réalité,

ou plutôt de notre perception de la réalité,

qu’il s’agisse d’une chose entendue,

vue, ou seulement entre-aperçue,

mais qui a mordue notre esprit,

exige un certain regard, ou plutôt une attention.

Comme une concentration de nos sens,

tous dirigés sur la chose.

Cet effet « loupe » va précipiter

tous les rayons de soleil disponibles

sur ce point minuscule pour embraser cette chose.

Une fois cette chose vue,

il faut maintenant la retranscrire,

mais pas à la manière d’un scanner.

Il ne s’agit pas tant de techniques

que de parvenir à tisser des liens

qui n’ont souvent rien à voir

directement avec le sujet.

Comme Lebrun n’arrivant pas

à portraitiser le Chancelier,

ayant lu un article à son sujet

pour aussitôt lui répondre :

« Votre portrait est fait, je n’ai plus qu’à le peindre ».

Il avait trouvé l’angle d’attaque

pour que sa restitution

de la réalité soit la plus proche

de sa perception,

ce n’est pas tant ce qu’il avait compris en lisant,

mais ce qu’il avait lu

lui avait permis d’établir

un nouveau lien invisible jusqu’alors.

De cet impact,

un éclat avait surgi pour éclairer une zone inconnue.

Il n’avait plus qu’à s’exécuter,

il avait trouvé l’angle d’attaque

pour briser le diamant,

pour en faire jaillir l’éblouissement,

imposant de chausser

sur le champ des lunettes noires,

bien noires pour ne pas être ébloui

par le flash de la lucidité toute nue dévoilée.

C’est peut-être ça être artiste ?

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