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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Faire un boeuf.

Fatigué par l’anticipation,

épuisé par la répétition,

lassé par ces heures organisées à la minute

qui pourtant n’ont jamais la même durée,

écœuré par le résultat attendu toujours obtenu,

J’ai décidé de passer une journée d’improvisation.

C’est-à-dire, de me jeter à l’eau comme

on se jette du haut d’un rocher

vers la mer d’eau salé, sans savoir exactement

si il y aura assez de fond,

sans savoir si elle ne sera pas trop froide.

Dans un abandon confiant,

qui n’est pas gonflé d’un espoir naif,

il est une disponibilité à recueillir

l’inattendu avec une douceur infini.

Conscient que quoi qu’il arrive

ce sera la première et la dernière fois

que je vivrai cette journée ci,

autant y être attentif et mobiliser tous mes sens

et mon esprit pour porter une concentration

maximum sur tout ce que je vais traverser.

Les images, les sons, les odeurs,

ce qui touche ma peau,

ce qui caresse ou heurte mes oreilles,

dégoute ou réjoui mon palais,

enchante ou désespère mon regard,

fait sourire ou met en colère mon cerveau,

danse et chante avec mon cœur, et le soir venu,

la conscience d’avoir été totalement vivant

suffit à me faire tomber dans le sommeil le plus profond

accompagné de rêves chantants et scintillants

comme la mer sous le clair de la lune.

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