II avait toujours le même costume,
la même coupe pour ses chemises.
Deux couleurs de chaussures
pour qu’un lundi sur deux ne soit pas
tout à fait le même.
Les cheveux toujours taillés de la même façon
à croire qu’il allait tous les jours chez son coiffeur
ou qu’ils ne poussaient plus.
Toujours rasé de près.
Le même air, jamais étonné,
un sourire toujours dans la même gamme.
La voix posée, ni agréable, ni désagréable,
un rythme suffisamment rapide pour ne pas ennuyer
suffisamment lent pour que chaque mot soit bien entendu.
Il ne s’emportait jamais, ni dans la colère, ni dans la joie.
Les autres ne voyait que le masque qu’il s'était fabriqué.
Aujourd’hui, il fête ses cinquante ans, seul.
Plutôt que d’inviter son réseau,
patchwork de camarades de promo, d’amis, de relations,
de faux amis, de membres de sa famille
et d’organiser une fête comme chaque année.
Il préfère être seul pour une fois avec lui-même,
lui qui dit toujours en souriant
« qu'il n’a jamais une minute pour lui ».
Le voilà durant toute une soirée avec lui.
Mais que vont-ils se dire ?
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