Enfant, on pense devenir adulte dans le monde…
de son enfance.
Une fois adulte, ce n’est plus le monde de notre enfance,
mais un autre ! Une course effrénée.
Comme si notre corps et notre esprit
n’étaient pas raccord.
L’un devance l’autre,
l’autre traine l’un,
l’un tire l’autre.
Une course vous dis-je, décousue,
désordonnée, toujours trop rapide ou trop lente.
Comme si les jambes couraient
à une vitesse et dans une direction
contraire à celle du torse et des bras.
Jamais en rythme, pas synchronisés.
Un matin, quand ça arrive, on est raccord.
On n’a plus besoin de courir,
plutôt de ralentir même, voire de s’arrêter.
De prendre le temps de bien regarder
tout autour de soi, puis de s’effacer pour que le monde
qui nous entoure nous absorbe totalement.
On pensait qu’il fallait dominer
le monde pour y être chez soi.
On se rend compte que c’est en s’y fondant
totalement qu’on y existe pleinement.
Comme quand on trouve quelque chose
qu’on a cherché pendant longtemps
sans savoir vraiment ce qu’on cherchait,
et qu’on tombe dessus.
On sait, d’un coup.
La force de l’évidence.
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