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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

La mousse des nuages.

Comme il est pratique d’oublier pour faire croire que l'on a pardonné. L’oubli peut paraître une solution de facilité. Il est indispensable pour avancer. C’est comme jeter, on ne peut pas tout garder avec soi. On choisit ce qu’on abandonne. C’est comme ça qu’on s’engage, en renonçant à ce qu’on laisse au bord de la route. Il faut tracer. Les oublis volontaires et conscients réapparaissent soudain. Des moments passés sont ravivés à la lumière du jour, la couleur de la lumière peut être doré comme grise en fonction du moment passé qu’elle réveille. Curieusement, seule l’écume persiste.

Ce que nous allons puiser dans notre passé pour le rapporter au présent dépend-il de nous vraiment ? La clarté des souvenirs n’est jamais là même non plus. Certains, plus on les ramène au présent plus ils deviennent clairs quand d’autres au contraire, deviennent flous comme s’ils s’usaient à chaque voyage du passé vers le présent. Comme une chemise trop portée au col et aux poignées qui s’effilochent. Mais, on aime tellement la porter, on ne le voit pas.

Un jour, il faudra la jeter, on ne peut pas donner une chemise dans un tel état.

Pourtant, on est bien avec elle sur sa peau, elle est légère, bien coupé, pas trop sur le corps, pas trop ample non plus

ni trop longue, ni trop courte.

On l’a tellement porté, c’est comme une armure, avec elle, on se sent invincible.

Elle nous a tellement accompagné dans toute sorte de moments, elle nous facilite la remontée de leurs souvenirs.

Un allié pour explorer certains événements passés trop enfouis. Il faudra malgré tout la jeter, un jour et en trouver une autre.

Il faut bien tracer.



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