Il est des jours où l’on est fatigué, las.
Notre machine à interpréter le réel, nous,
tourne en rond voire ne tourne plus du tout.
On a beau essayer de se tromper soi-même
en chassant les idées noires d’un geste de la main,
cachant les autres coupables sous un nuage bien sombre
tout au fond de notre cerveau.
Ce gout de terre dans la bouche revient
top ou tard et nous fait déglutir.
La journée passe à travers nous plutôt
que nous traversons la journée.
Bien sûr, nous savons faire illusion en souriant,
en déroulant les automatismes que nous avons acquis,
tous ces corsets tissés par nos familles,
milieux, pays, culture en général.
Autant de tuteurs pourtant indispensable à une époque
où ils étaient plus grand que l’arbrisseau que nous étions,
devenus obsolète aujourd’hui quand l’arbre
voit tous ses tuteurs qui jonchent le sol autour de lui.
Tous ces corsets qui n’existent plus, autant d’illusions.
Ne pas oser marcher avec des béquilles,
effrayé à l’idée de les lâcher pourtant rétabli.
On ne se rend pas compte soi-même,
que l’on est un grand et bel arbre,
pas plus que chaque jour qui passe contribue
à construire un nouveau cercle de croissance.
C’est pourtant cette accumulation d’expériences
agréables et désagréables qui fait que l’on connait
de plus en plus de notes, de partitions,
d’arrangements et autres mélodies.
« Ce quelque chose » composé de connaissances
et de savoir qui nous permet d’improviser.
Comme s’il fallait toute un vie pour oser
changer du jour au lendemain.
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