Le son du stylo court sur le papier
pour enfanter des mots.
Le son des notes frappés de blanches
et de noires sort du piano
comme des volutes de fumées invisibles
enveloppant le spectateur.
Un tourbillon d’émotions
suspend le temps comme
quand on souffle et on respire
sans que nos pensées soient happées
par un « j’aurai du »,« je devrai » ou
« que va-t-il se passer ?»
Les signaux repérés par nos capteurs
sensoriels puis interprétés
par notre cerveau libèrent un torrent de bienfait.
La sensation n’est pas la même devant
un écran ou à l’écoute d’une enceinte
aussi haute-fidélité soit-elle.
Nos sens sont alors plus ou moins bien trompés
comme le gibier subjugué par le leurre de l’appât.
Non, le réel est composé
des ondes propres à l’artiste
qui se propagent, se mêlant à celles du son,
les deux troublant les nôtres.
Un ballet envoutant
qui nous emporte tout entier au pays de l’art
où nous sommes tout d’un coup
partie prenante de la création elle-même.
Totalement immergé dans l’œuvre qui se déroule,
enivré du parfum des rois que nous sommes devenus.
C’est ce qui advient dans et par l’art.
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