C‘est comme une farandole de lettres
qui virevoltent dans une boule magique de Noël.
Notre esprit réunit les lettres,
en fait des mots, les assemble pour former du « sens ».
Le mouvement est partout,
dans la constitution des mots,
les choix de leur assemblage,.
Un cocktail, jamais le même.
Cela prend corps,
la sonorité des mots est presque perceptible dans la tête.
Ils commencent à exister.
La formulation dans l'esprit
et la vitesse d’écriture de la main se synchronisent.
Enfin la main peut transcrire
sans frénésie la pensée avec les mots choisis.
Allegro.
Curieusement vient un temps d’appauvrissement.
Les mots se font rares, c’est plus monotone.
La fulgurance du début, cette urgence d’écrire, se calme.
Ce ralentissement est moins propice à l’arrivée de nouveaux mots.
La pensée est passée et a laissé une trainée de flou.
Puis, un mot en appelle un autre.
Ensemble ils créent une idée, une image.
Pour coller à la justesse de la pensée,
Une agitation, puis une ébullition cérébrale
est à nouveau en route.
Elle menace à tout instant de perdre le fils de la pensée.
Ecrire X plutôt que Z et soudain surgit A qui entraine C.
Ca va trop vite, à peine le temps de commencer
à écrire le début d’un mot qu’un autre surgit.
Presto con Fuego.
Il faut stopper,
retrouver la synchronisation entre le cerveau et la main.
Trouver le bon arrangement.
Au bout d’un certain temps,
on remarque que
ce n’est plus le cerveau qui formule les mots,
mais la main qui a établi une liaison
directe avec le réservoir à idée de l'esprit.
Allegro.
C’est une connexion directe entre les doigts et le crâne.
La main a pris le dessus,
c’est elle qui cherche et trouve les mots.
Je le vois bien, ma main écrit sans moi.
Je peux presque penser à autre chose en même temps,
elle travaille toute seule, elle n’a pas besoin de moi.
Et parfois j’arrive à m’infiltrer comme si j’insérais
une note dans la partition en train de s’écrire.
Je n’interromps pas, je » m’interstice ».
Nous sommes donc au moins trois à créer.
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