Le poète arrange les mots avec un truc,
c’est son tour de main qui donne un autre sens aux mots.
Il ouvre une porte qui n’existait pas
et laisse à son lecteur le choix de l’interprétation.
En franchissant la porte le liseur
va arranger lui aussi le paysage à sa façon.
Le tableau ainsi peint sera légèrement différent de celui du poète.
Avec chaque lecteur, un nouveau tableau sera esquissé.
Il ne peut pas y avoir deux fois la même lecture
car les mots du poète ne désignent pas.
Les mots du poète sont dans le « vouloir dire »,
ils sont un monde entre deux mondes.
Le poète est plus puissant que le scientifique
qui sait qu’il ne sait rien et qui se cogne à la réalité,
le poète n’en sais pas plus mais lui ne se cogne pas,
il se déplace partout et tout le temps.
Tout est potentiellement un sujet,
c’est son rapport au sujet qui est l’inspiration
et en plus la manière de rendre compte est infinie.
Avec seulement vingt six lettres,
la même histoire peut être conté
avec des millions de sens différents.
Il a su créer un monde sans limites.
Pas de limites de sujets,
pas de limites dans la façon de les traiter.
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