L’improvisation diminue au fur et à mesure
qu’augmente notre apprentissage
du monde et de nous-même.
Mieux vaut savoir ce que l’on fait,
un chirurgien qui travaille au centimètre près
s’est trompé de métier comme le charpentier
qui peaufine sa poutre au millimètre.
Juger de la qualité de son travail implique
de savoir précisément ce que l’on fait,
le sachant, le « vouloir bien faire » s’évapore comme
le vouloir « faire ce que les autres attendent de nous »,
pour laisser advenir la pépite tant rechercher.
A peine trouvée, au lieu de s’en satisfaire,
la tentation du "toujours plus", ou du "toujours mieux "
risque de l’engloutir sous une couche
de connaissances superfétatoires.
Devenu le spécialiste d’un sujet de plus en plus étroit,
l’exigence d’un vocabulaire de plus en plus précis
rend ce savoir d’expert abscons.
Au lieu d’une ouverture, ces connaissances
deviennent un enfermement
dont la maitrise illusoire et le contrôle sont les murs.
L’alternative est de retrouver l’improvisation originelle,
appréhender la vie avec un regard d’enfant
désormais équipé d’outils d’adulte.
Le pas de côté nécessaire pour regarder
l’émerveillement bien en face.
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