En apesanteur,
une phrase d’une densité pourtant extrême
s’étire comme un nuage allongé par le vent.
Le rapace se déplace avec une économie de gestes
en lisant l’alphabet des courants du ciel.
L’interprète livre ses émotions comme
un exilir précieux,
rare avec discrétion et retenue.
Parfois, on sent la terre,
un encrage au sol avec des racines noueuses
qui ont vécu plusieurs vies.
La sève toujours là,
jamais timide, seulement discrète,
monte vers les organes aériens
et tout repart dans les airs.
La phrase s’étire encore.
On pensait qu’elle avait atteint son maximum.
Pourtant, elle s’allonge encore,
non pour montrer sa performance,
mais pour rendre hommage
aux mots qui la composent,
pour être à la hauteur,
digne de ce texte magnifiquement composé
pour saluer avec une délicatesse inouie
Barbara, la femme qui les a chantés avant lui.
Cette voix d’homme qui s’offre à nous
en dévoilant sa puissance avec délicatesse,
sa fragilité avec force.
Comme un chêne qui se mettrait à danser,
faisant des pointes avec une élégance extravagante.
Un chêne, transcendé par la grâce qui l’a transpercé.
Une chanson suspendue dans un air,
une mélodie adressée à l’infini.
Merci Gérard Depardieu.
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