Le musicien joue de son instrument,
c’est le stylo qui émet les notes qui sortent du papier.
Il tape les blanches et les noires
l'écrivain gratte le papier.
Les doigts courent sur le clavier
pour réveiller les notes
transformées en sons qui s'envolent,
quand la gravité de l’encre
du stylo va l’enraciner sur le papier.
Dans les deux cas,
c’est pourtant bien d’un langage dont il s’agit.
Les deux ont un temps donné,
l’écriture comme le concerto
se déroulent en direct dans un rythme,
un élan, sans dépôt.
Le pianiste ne peut arrêter le flot de notes
qu’il a commencé à irriguer.
L’écrivain ne peut déposer son stylo
tant que le flux des signes qu’il dessine
sur le papier l’emporte.
L’un comme l’autre sont pris
dans une course qui les dépasse.
Le pianiste se laisse emballer
par la danse de ses mains entrainant tout son corps.
L’écrivain qui apparemment tient le stylo
n’est-il pas lui même le simple scribe
de quelque chose de plus grand que lui ?
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