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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Un son d’encre

Le musicien joue de son instrument,

c’est le stylo qui émet les notes qui sortent du papier.

Il tape les blanches et les noires

l'écrivain gratte le papier.

Les doigts courent sur le clavier

pour réveiller les notes

transformées en sons qui s'envolent,

quand la gravité de l’encre

du stylo va l’enraciner sur le papier.

Dans les deux cas,

c’est pourtant bien d’un langage dont il s’agit.

Les deux ont un temps donné,

l’écriture comme le concerto

se déroulent en direct dans un rythme,

un élan, sans dépôt.

Le pianiste ne peut arrêter le flot de notes

qu’il a commencé à irriguer.

L’écrivain ne peut déposer son stylo

tant que le flux des signes qu’il dessine

sur le papier l’emporte.

L’un comme l’autre sont pris

dans une course qui les dépasse.

Le pianiste se laisse emballer

par la danse de ses mains entrainant tout son corps.

L’écrivain qui apparemment tient le stylo

n’est-il pas lui même le simple scribe

de quelque chose de plus grand que lui ?

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