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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Visite d'atelier.

Ces sculptures questionnent celui qui les regarde.

Celui qui ne fait que les voir sera dispensé d’une réponse tout en restant le bienvenue.

Le mot d’ordre est liberté.

Accueillis dans cet univers les visiteurs seront salué par un, deux, trois, puis dix, vingt , trente, cinquante, cent troncs sculptés redevenus forêt.

Une forêt de bois mort certes, pourtant tellement vivante.

Elle est dépositaire d’une énergie, celle des arbres, et d’une vitalité, celle de Marc Nucera, qui transpire dans les interstices qu’il a su creuser, découper, sculpter.

L’invitation est à la vue plutôt qu’au toucher, une ruralité abreuvée de nature et pas lissée par la sophistication urbaine qui préfère souvent le sensationnel au sensible.

Ici, le regardeur est véritablement cueilli par son monde.

Ses oeuvres ne sont pas manifestation d’un égo, mais sa façon de restituer aux autres

ce qu’il a reçu depuis 35 ans. Son matériau est l’arbre, le tronc de l’arbre.

Son outil, le fer. Le métal qui va prolonger sa main pour construire des vides

dans ce plein totalement plein du tronc.

Il ne s’agit pas d’évider un plein, mais de magnifier un tout.

Il ne s’agit pas de design beau et utile, mais d’art qui est à la fois indispensable et inutile.

En magnifiant l’arbre mort, en le transformant non pas en buche ni en planche utilitaires mais en oeuvre d’art, il parvient à prolonger l’existence d’un vivant dont la vie dépasse largement celle de l’homme, il métamorphose la matière première en autre chose

comme du sable en verre.


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