Ne pas s’identifier
au succès ou à l’échec
de son projet, son idée, sa création.
Bien sur, c’est une partie de moi
qui s’est mobilisée, j’y ai même mis tout mon cœur,
mon esprit et mon corps,
cependant le succès ou l’échec
ne dépendent jamais totalement de moi,
mais de causes extérieures.
Et puis ce projet, cette idée, cette création,
ne sont qu’une partie de mes talents,
de mes compétences.
Idem pour les autres, ils ne sont pas réductibles
à ce que je crois connaitre d’eux,
à ce qu’ils montrent, ils sont plus vastes et complexes.
A l’instar de cet iceberg dont nous ne voyons
que la petite partie au-dessus de la surface,
sa totalité restant invisible.
Cette prise de recul à l’avantage de ne pas
se croire meilleur que les autres quand ça « réussi »
et pas « plus nul » quand ça ne fonctionne
pas comme on le souhaitait.
Ce détachement a aussi le bienfait de nous
permettre d’aller un tout petit peu plus loin
dans l’effort, car il n’y a pas de crispation
sur la réussite ou sur la peur d'échouer..
Une légèreté soudaine, une décontraction qui peut
faire advenir une improvisation déroutante
ou un simple pas de coté qui permet d’entrevoir
ce que l’on n’aurait pas vu sans ce léger décalage.
C’est ce but incroyable, ce concert exceptionnel,
cette balle de match sortie de je ne sais où,
cette découverte qui n’est pas celle
que l’on pensait trouver,
cette photo que l’on a prise car on sentait
qu’il fallait la prendre sans comprendre
la totalité de cette attraction,
ces mots qui adviennent sans qu’on les ait
expressément voulus.
Cet envol du contrôle de la volonté
qui lève le voile sur une nouveauté inattendue.
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