Mi-homme, mi-arbre, amoureux et envieux des arbres,
il essaye de magnifier leurs corps
avec infiniment de respect.
Artisant-élagueur, né dans les copeaux,
il connait le bois de l'arbre vivant comme mort.
Certains se font des tatouages sur leur peau.
Lui, il écrit sur l'épiderme des arbres
en enlevant de leur matière.
En créant des vides pour y laisser entrer la lumière.
Amoureux, il dort avec eux dans son jardin-atelier
pour mieux les connaitre en engageant une conversation
où il les écoute plus qu'il ne leur parle.
Son écriture est profonde,
parfois quand il a perçu son invitation
il va jusqu'à toucher l'âme du bois.
Il va même jusqu'à la fendre
comme pour s'assurer qu'ils se sont parfaitement
compris tous les deux.
Coupé net en deux dans sa longueur le tronc
peut à nouveau ne faire qu'un,
preuve ultime de la complicité entre l'arbre et lui.
Envieux de leur vie qui s'étale sur des centaines d'années,
le sens de l'éphémère n'est pas le même.
Marc Nucera se hâte lentement
pour presque achever son œuvre
qui, il le sait, ne sera jamais totalement
aboutie puisqu'elle est en mouvement.
Ultme hommage à l’arbre qui lui ne peut se déplacer.
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