Le plus terrible, finalement, c’est d’avoir peur.
J’ai peur d’avoir peur !
La peur noircit et rétrécit celui qui la porte.
Habillé ainsi d’un corset noir
qui va se transformer en camisole bien serré.
On ne peut plus bouger et on a froid.
On n’y voit rien et surtout,
on ne veut rien voir,
rien entendre.
On ne peut rien penser non plus
et impossible de bouger,
d’agir sauf d’agitations frénétiques
propulsés par des pulsions
pour éviter de penser,
pour se distraire.
Sauf à échafauder des visions d’horreur
que nous pensons inévitables.
Une assurance de la catastrophe.
Comment pourrait-il en être autrement ?
La certitude du pire,
l’ami inséparable de la peur.
Un couple qui nous étourdit
dans sa danse au rythme
de plus en plus endiablé.
L’enfer, nous y sommes !
Quand vont il s’arrêter de danser
cette valse maudite ?
Deux temps de certitude, deux de peur.
Il suffira d’une fausse note
dans cette macabre mélodie.
Peut être un doute
qui va fissurer la certitude
ou un sourire qui va surprendre la peur.
Oser l’action d’aller voir l’autre
pour demander une aide
ou un conseil
puis oser une réflexion ,
se laisser envahir par le doute
et l’action et commencer
à danser une tout autre danse
qui va faire exploser le corset noir
le transformer en or brillant,
tellement brillant qu’il attire
autant le regard qu’il apporte
de la lumière là où il n’y en avait pas.
Emmuré dans la certitude et la peur,
l’illusion était une prison.
La réalité du doute et de l’action
a engendré un espace de liberté.
Comme disait l'autre:
"Au milieu de l’hiver j’ai découvert
en moi un invincible été "
A. Camus
Comments