Devant mes yeux,
la pomme tombe de son arbre.
L’agriculteur pense qu’il est temps
d’organiser la récolte.
L'artiste voit le vol de la pomme
au ralenti comme une poussière
piégée dans le faisceau lumineux
d’un rayon de soleil.
Il se met à dessiner, peindre, filmer, sculpter.
Newton y voit la pomme aimantée
par la Terre, il en déduit la force de gravité.
Le philosophe nourrit de son observation
du phénomène et de celle des trois autres
y trouve une possible illustration
de l'impermanence des choses et des êtres.
La même scène vue avec un certain
regard fait faire un pas de coté à son observateur.
Il est à la fois dedans et dehors.
L’artiste est immédiatement
projeté dans un monde
qui lui permet de faire des liens immédiats
entre des objets qui a priori n’en ont aucun.
Comment ça se produit ? Pourquoi ? D’où ça vient ?
Il s'abandonne dans son acte de création.
Il se laisse traverser
par cette lumière improbable
qui en éclairant ce qu’il a de plus intime
révèle aux yeux de tous
ce qu’ils ont en commun,
créant ainsi un autre lien improbable
connectant le singulier à l’universel.
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