Le maire prononce le mot « fin »,
puis vingt minutes plus tard le mot « conclusion ».
Il a placé des mots clés dans son discours,
comme un publicitaire délivre des messages,
une marque fait du placement produits.
Le mot « fin » à peine entendu,
a aussitôt aiguillonné le cerveau anesthésié
après une logorrhée inépuisable,
permettant un regain d’attention
pour les instants qui vont le suivre.
Le mot « conclusion » éclaire le cerveau
satisfait de savoir que ce sera bientôt fini,
ouvrant une fenêtre d’attention
devant les mots qui passent
dans les secondes qui suivent.
Durant presque une heure aucun signifiant,
seulement une succession de mots.
Chaque mot pour chaque public.
Aucune pensée , aucune idée novatrice non plus.
La finalité est que chaque personne
dans ce public captif y trouve son compte.
Un mot pour chacun, chacun étant là,
devant le pouvoir espérant tellement
être entendu, compris.
Quand ce mot tant attendu
traversera l’espace qui sépare l’élu de l’administré
l’impact sera tellement puissant
que tous les autres mots entendus
précédemment et par la suite seront indifférent.
C’est pour ça que le discours politique
hypnotise les fanatiques,
endort les sceptiques
converti les autres.
Chacun y a entendu un mot ,
son mot, qui peut lui faire croire
que son point de vue a été entendu,
compris, voire soutenu et peut-être défendu.
Vive Monsieur le Maire, Vive la République, Vive la France.
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