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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

Le logos de l’homo-capitalus

Plus je veux vivre, plus j’agis, plus je m’agites.

Un peu comme la mouche tombée dans le verre de lait.

Je crois que c’est ça la vie, mais il s’agit de survit.

Plus je m’agite, plus j’emporte de gens

et de choses dans mon sillage.

Plus je trace vite, plus mon champ de vision se réduit.

Les choses et les gens que je tire

sont pris dans mon tourbillon

J’entrevois toujours mon objectif,

cette petite lueur au bout du tunnel.

Je ne vois rien d’autre,

n’entends rien, ne ressens rien,

seul le souffle et le bruit

des gens et des choses dans mon sillage.

Ah, si, les battements de mon cœur

qui accélère son rythme

pour apporter mon sang en quantité suffisante

dans le logos de mon cerveau.

Les émotions, le sensible, le beau, les larmes,

la vie quoi, ce sera pour plus tard.

Maintenant, c’est mon objectif, que mon objectif.

Je touche la lueur au bout du tunnel

qui aussitôt m’éblouit. Aveuglé.

Je n’y vois plus rien, j’ai atteint mon putain

d’objectif dans une explosion de lumière.

Instantanément se déverse argent, maisons, voitures,

vacances, pouvoir, restaurants, champagnes, gloire, voyages

dans un rythme encore plus fou que je ne l’imaginais.

Plus de temps pour moi !

Après le tourbillon des emmerdes,

le tourbillon des plaisirs, quel pied !

Mais là, je n’ai plus d’objectif,

plus de lueur au bout du tunnel

et les émotions, le sensible, le beau, les larmes, la vie quoi,

je ne peux, ni ne veux savoir ce que c’est.

Je ne suis ni un poète, ni un artiste.

Pas une minute à perdre, c’est ça la vie, non ?

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