Il est surprenant d’écrire et d’être lu à voix haute.
Comme s’il fallait passer par l’écrit pour être entendu.
Il ne suffit donc pas de parler.
Si je dis ce que je pense que je dis, pas besoin de l’écrire,
mais si j’écris, c’est bien pour dire ce que je pense,
absolument ce que je pense et déposer cette pensée.
Lue à voix haute, elle prend alors une autre dimension,
elle redevient éphémère.
Elle retourne à sa source en quelque sorte.
Les mots dits se propagent dans l’air pour se taire
avec plus ou moins de discrétion,
certain retombant par terre,
d’autre s’évaporant avec les nuages
Les oreilles de ceux qui les auront entendus
immisçant une pensée
avec une autre intensité que les mots lus
Les mots lus ou entendus n’ont pas le même impact.
Ça dépend des mots,
de la voix qui les portent,
des oreilles qui les entendent
de l’esprit de celui qui écoute
de l’esprit de celui qui les rend vivant.
Dans un cas, les mots de l’autre rentrent
avec la complicité des yeux, sans bruit.
Dans l’autre, un son se propage
avec l’énergie et la vitalité des émotions du lisant.
Les mots prennent alors du relief,
ils ne sont plus figés dans leurs deux dimensions,
ils en montrent une troisième, voire d’autre.
Une alchimie des sens, de l’esprit et des sentiments.
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